КЛУБ ДРУЗЕЙ МАДАГАСКАРА

KARTACHOVA Ludmila. “Madagascar and me”.

 

Rakotoarinoro Randimbisoa

KARTACHOVA Ludmila.

“Madagascar and me”.

 

Le livre de L. Kartachova Madagascar et moi est une étude historico-culturelle de Madagascar.

Le titre de ce livre est un joli jeu de mots: une référence à un des symboles de l’île — la fleur MADAGASCARIA —, dont la sonorité en russe donne «MADAGASCAR et MOI».

Le genre de l’exposé relève, d’une part, des mémoires et, de l’autre, d’une sérieuse recherche scientifique, ce qui fait un enrichissement mutuel: la richesse du contenu et la rigueur informationnelle et référentielle vont de pair avec les observations personnelles et les souvenirs de l’auteur. En règle générale, ce sont des esquisses pittoresques de la nature, des monuments de culture matérielle et des paysages urbains, mais surtout des gens, des Malgaches de différentes couches sociales. Cet intérêt pour l’être humain est un des traits distinctifs du livre. Effectivement, dans le livre de L. Kartachova tout passe à travers le prisme du «personnel». Les informations de «première main» représentent une des plus grandes valeurs scientifiques de livre. Témoin de nombreux événements historiques qui y sont décrits, l’auteur connaît personnellement la plupart de ses personnages (Ph. Tsiranana, A. Rakoto-Ratsimamanga, C. Rabenoro, R. Andriamanjato et d’autres).

C’est un ouvrage sur Madagascar et les différents aspects de sa culture: littérature, langue, religion, science. Les sujets sont, d’une part, autonomes et, de l’autre, complémentaires. Leur analyse s’articule autour d’un problème clé: l’unicité historique de la civilisation malgache. Madagascar s’est engagée dans la voie d’un développement accéléré bien avant les autres sociétés africaines. Cherchant à analyser ce phénomène, elle souligne «qu’il devait y avoir quelque chose dans la nature et la culture des Malgaches qui ait favorisé l’appréhension du nouveau, les changements» (p. 29).

L’histoire précoloniale apparaît dans une description détaillée de la vie et de l’activité des deux personnalités historiques, représentatives de cette époque: Rainandriamampandry et Rainiliaiarivony.

L’auteur montre aussi une autre composante significative de la spécificité de la civilisation malgache, le profond et indissociable lien avec la tradition, le respect de celle-ci. Le chapitre «Science et culture» donne une description exhaustive des rites traditionnels famadihana et tromba.

Dans le même chapitre, l’auteur analyse en détail l’activité de l’Académie nationale malgache, de sa création en 1902 à nos jours.

On trouve dans le livre un autre thème particulier, la Russie. Le chapitre «Russie et Madagascar» montre comment les Russes ont appris à connaître la Grande île durant ces trois derniers siècles, depuis l’époque de Pierre le Grand, et comment l’œuvre des hommes de lettres russes a contribué à former l’image de Madagascar en Russie. Un chapitre spécial est consacré à l’initiation des Russes à l’histoire de Madagascar, y compris à l’apprentissage de la langue malgache.

L’auteur se penche également sur l’histoire de la littérature malgache depuis ses origines jusqu’à nos jours. Ses recherches ont montré que la littérature malgache plonge ses racines dans les traditions populaires. On y trouve différents genres et tendances de la littérature malgache («poésie de gauche», fresque familiale, roman psychologique et de mœurs, thèmes lyriques, etc.), ainsi que les destinées et l’œuvre des poètes et prosateurs malgaches les plus connus (J.-J. Rabearivelo, J.F.Rabemananjara, Clarisse Ratsifandrihamanana, Dox, I.P. Andriamangatiana et d’autres).

Auteur d’un manuel de langue malgache, L. Kartachova fait dans un chapitre un exposé de ses principes de base, évoque la politique linguistique du gouvernement et parle de l’apprentissage de la langue malgache en Russie.

Les principaux chapitres du livre s’achèvent par le récit de ses voyages à Madagascar et à travers de cette île.

Bien que ce livre ne soit aucunement autobiographique, il donne une idée de son auteur. La description des événements auxquels L. Kartachova a pris part permet d’en faire un jugement, la montre comme un vrai chercheur pour lequel la création prime plutôt que la carrière.

 

Référence(s) :

Référence électronique

Rakotoarinoro Randimbisoa, « KARTACHOVA Ludmila, Madagascar and me », Études Océan indien [En ligne], 46-47 | 2011, mis en ligne le 03 mars 2013, consulté le 09 avril 2013. URL : http:// oceanindien.revues.org/1377

Référence papier

Rakotoarinoro Randimbisoa. KARTACHOVA Ludmila, Madagascar and me, Moscow, Econ-Inform, 2011, 271 p. (en russe) // Études Océan indien, 46-47 | 2011, 408-409.